Matthieu Gueugnier : Quel est l’attrait du retail park pour les enseignes commerciales ? Le business model de beaucoup d’enseignes se développant en retail park repose sur la capacité d’avoir accès à de grandes surfaces de vente à des loyers très compétitifs. C’est quelque chose qu’elles ne peuvent pas forcément trouver en centre-ville. Le retail park répond donc à une demande de certaines enseignes. C’est cette complémentarité qui peut permettre d’éviter de tuer le centre-ville. Par ailleurs, les populations évoluent et de plus en plus de gens habitent en périphérie. Les habitants privilégiant la proximité pour faire leurs courses, il est logique que le commerce suive et accompagne les migrations urbaines des villes.
BI: Quels sont les clés du succès d’un retail park ? Matthieu Gueugnier : L’attrait du retail park réside dans son emplacement, à l’entrée des grandes villes, sur les grands axes de circulation offrant un trafic journalier conséquent. Il est important d’avoir une très bonne visibilité depuis ces axes de circulation, d’avoir si possible une locomotive alimentaire, avec un centre commercial assez fort à proximité, et un potentiel de parking assez significatif, pour faciliter l’accès aux magasins en voiture. D’un point de vue architectural, les produits doivent présenter une certaine homogénéité. Nous cherchons à avoir non pas des cellules construites au fil du temps par différents intervenants, sans lien entre elles, mais un vrai bâtiment structuré, composé de 15 à 20 cellules affichant toutes la même architecture et le même environnement. À nous, au sein de cet ensemble cohérent, de trouver un plan de merchandising suffisamment complet qui permet de présenter une offre commerciale complète et variée. Dans les années 80 et 90, il y a eu un développement un peu anarchique des retails parks. Restructurer aujourd’hui ces retails parks permet de redynamiser et de restructurer les entrées de ville, en les rendant aussi plus agréables. Cette approche satisfait à la fois les collectivités et les habitants. BI: Où cette évolution mènera-t-elle le retail park français ? Matthieu Gueugnier : Fondamentalement, le produit ne devrait pas complètement changer et l’emplacement continuera de primer. Ce n’est pas parce que vous aurez une architecture ultra moderne que le chiffre d’affaires des enseignes explosera. Il y aura un effet d’attractivité au début parce que c’est une ouverture, mais ce qui compte vraiment est et restera la qualité de l’emplacement et des enseignes qui composent le retail park. Il faut donc que nous gardions les produits simples. Le retail park « low cost » ne doit pas être pris de manière péjorative. Il est basé sur une maîtrise des coûts immobiliers : on ne peut pas se permettre d’avoir une architecture ou des éléments superficiels venant compromettre la rentabilité économique du business model des enseignes. BI: Que réserve l’avenir pour Patrimoine & Commerce ? Matthieu Gueugnier : Notre développement est clairement orienté vers le retail park. Nous n’irons pas vers les villages de marque ou autre produits spécialisés. Nous avons notamment de grandes opérations à venir près de Mullhouse, de Cergy et de Salon-de-Provence. Nous avons une douzaine d’opérations dans les tuyaux, qui représentent un peu plus de 200 M€ d’investissement, que ce soit des acquisitions d’actifs existants ou des développements de nouveaux projets.
En direct du Mapic (Cannes) – Directeur général chez Patrimoine & Commerce, Matthieu Gueugnier présente l’intérêt du groupe pour le retail park, qui se traduit par un ambitieux programme de développement dans l’hexagone
Business Immo: Quel est l’attrait du retail park pour les enseignes commerciales ?